Le Carnaval des animaux, ce serait des animaux avec des masques d’humain, non ?
C’est en fait une série d’une dizaine de doubles « portraits », animal / humain. De l’encre du brou de noix et de l’aquarelle.
J’ai toujours été fasciné par les formes rehaussées de couleurs vives (bosses casques crête, caroncules, protubérances, collerette, …) que les animaux s’autorisent. Elles seraient absolument improbables si elles n’étaient naturelles.
Tous ces atours, toutes ces couleurs, toutes ces formes animales incroyables ont au départ une fonction dans les parades d’amour ou d’intimidation, (deux choses assez proches finalement et prépondérantes dans les rapports humains aussi).
Je les retrouve dans les costumes à travers l’histoire sous forme de chapeau de fraises, de parures, de bijoux et autres superbes ornements…
C’est un clin d’oeil aux vanités humaines et à la futilité de cette expérience. Il me vient alors à l’esprit ces deux gravures de Goya : « Que tal » et « hasta la muerte ».
Les souris ce sont des femmes qui veulent plaire à des hommes. Pour cela elles prennent aux animaux leurs parure d’amour. Elles se rapprochent ainsi de l’animal.
C’est aussi en hommage à la splendeur de toutes ces matières toujours porteuses d’une force sensuelle et animale. Les hommes et les femmes les ont depuis toujours récupérés pour s’orner et pour s’en approprier le pouvoir dans un but de parade : les plumes, les peaux, les cuirs, les fourrures, les couleurs, les motifs et même les odeurs.
Le carnaval des animaux, c’est finalement un carnaval humain quotidien. Je peux le voir passer à n’importe quelle terrasse de café.